Droits de douane US : l’industrie mécanique sous tension
Dans une interview accordée à Challenges, Benjamin Frugier, Directeur général de la Fédération des Industries Mécaniques (FIM), alerte sur l’ampleur des répercussions des nouveaux droits de douane américains : « Cela concerne 1,5 milliard d’euros d’exportations pour nous. » Les fabricants de machines et d’équipements électriques subissent une surtaxe de 25 % s’ajoutant aux 15 % déjà en vigueur sur l’acier, l’aluminium et de nombreux produits dérivés.
« Et si vous n’êtes pas en mesure de garantir que l’acier ou l’aluminium utilisé ne vient pas de Russie, la surtaxe peut atteindre 200 % », déplore-t-il.
Pour de nombreuses PME et ETI, ces hausses constituent un choc majeur. Dans le même temps, la Chine, elle aussi frappée par les sanctions américaines, cherche à écouler ses surcapacités en Europe.
« Les chiffres sont pour l’instant inexploitables car il y a pu y avoir du stockage avant l’été », explique Caroline Demoyer, Directrice des affaires publiques et de la communication de la FIM. « Nous aurons une vision plus claire en décembre. »
Les industriels français observent déjà les effets de ce déséquilibre. Jacques Dupenloup, Directeur de la division robotique de Stäubli (adhérent EVOLIS), souligne la montée en puissance des concurrents asiatiques : « Il y a dix ans, nous n’avions pas un concurrent chinois. Aujourd’hui, certains proposent des copies exactes de nos produits à des prix défiant toute concurrence. »
Entre surtaxes américaines et déferlante chinoise, la mécanique française fait face à une double pression. Les industriels appellent à une réponse européenne concertée pour préserver la compétitivité et soutenir l’innovation dans un contexte mondial de plus en plus tendu.